Une berrichonne à Versailles

Escorté par une quinzaine de garde à cheval, un équipage fit son entrée à Versailles. Les cavaliers et le carrosse s’arrêtèrent au perron du palais. Les soldats mirent pieds à terre, le capitaine de l’escorte se dirigeât vers l’attelage aux rideaux tirés, les armes du Duc du Berry apposées sur les portes. Il ouvrit l’une des portes, fit un salut militaire suivi d’une légère révérence aux passagers. Puis il tendit la main pour aider une des passagères à descendre.
Anne Gabrielle de Valois, Duchesse du Berry, duchesse de la Tour d’Auvergne, Vicomtesse de Lury, de Meillant et de Chenonceau, Marquise de Saint Amand et d'Aubigny, Baronne de la Ferté et d’Issoudun, châtelaine du Cluis, sortit de la calèche, avec grâce et majesté, aidée par le jeune homme.
"-Merci capitaine, lui dit elle en souriant."
Avançant de quelques pas elle toisa le palais sans laissé transparaitre ses émotions. Versailles était tout simplement magnifique, il n’avait rien avoir avec les châteaux qu’elle connaissait. Il émanait de ce lieu une aura puissante, majestueuse, mais quelque chose n’allait pas, une autre aura était présente sournoise, d’insidieuse, d’hypocrite qui rodait.
Anne se tourna vers la deuxième passagère, et lui dit :
« - Isabeau, veuillez faire porter ses malles dans mes appartements s’il vous plait. Capitaine pouvez vous menez mon cheval aux écuries. Faites reposez vos chevaux, ainsi que ceux tirant le carrosse, faites se reposer les hommes puis retourner en Berry au plus vite, vous escorterez à nouveaux l’attelage sur le retour. »
Puis d’un geste de la main elle lissa sa robe, légèrement froissée par le voyage, réajusta son corset, elle vérifia que sa coiffure ne s’était pas défait, lissant les boucles qui retombait gracieusement sur son cou.
*Tout est parfait, je peux donc faire mon entrée, pensa t elle en son fort intérieur.*
Puis elle monta les marches, se retournant une dernière fois pour regarder une dernière fois ses visages connus, avant de pénétrer dans un monde qui lui était étranger. Les cavaliers de la garde personnelle de son père retourneraient en Berry, seul Isabeau, sa sœur de lait, sa confidente, demeurerait à Versailles avec elle.
Anne se dirigeât immédiatement dans les appartements qui appartenait à son père qu’il avait fait aménagé spécialement pour elle, grâce aux explications de son père elle arriva directement dans ses appartements. Suivie d'Isabeau ainsi que de ses malles transportées par ses propres soldats!
"- Mais que signifie ceci! Ni y a t'il pas un seul domestique dans tous ce palais que mes soldats sont obligé de faire leur travail!! Celui ou celle qui gère l'intendance aura de mes nouvelles! Foi de berrichonne! J'espère que Gauvin aura trouvé un palefrenier!"
*Certes on ne m'attendait peut être pas sitôt, mais que diable nous sommes à la cour du roi et non pas quelques baronnies isolées un minimum est tout de faisable!!*
Elle remercia chacun des soldats pour leur gentillesse et leur serviabilité, et leur souhaita un bon retour.
*J’écrirai à Père cet incident, en prenant soin de lui recommander chacun des gardes*
Une fois les malles déposées dans la chambre et les porteurs repartis, Anne entreprit avec Isabeau d’arranger tous cela.

Dans la pièce une bonne dizaine de malle s’entassaient dans l’anti- chambre de la duchesse s’en compter celle qui se trouvaient dans la chambre et le cabinet de toilette. Anne était entrain de donner des instructions à Isabeau, et se plaignait de l’accueil qui lui avait été fait ou plutôt qui ne lui avait pas été fait. Car personne n’était venue à sa rencontre lors de son arrivé, pourtant elle était prévue !
Tout d’abord son père avait prévenu le chambellan du palais de l’arrivée de sa fille pour qu’il installe ses appartements, puis il y a deux jours de cela Anne lui avait écrit de Paris alors qu’elle résidait à l’hôtel particulier de son père, pour annoncer son arrivée aujourd’hui même. Elle avait écrit dans sa missive qu’elle serait à Versailles dans les environs de midi.

Et maintenant arrivé dans sa chambre, elle enrageait par ce manque d’organisation. Pas même un page pour la guider !
La colère l’aveuglait à tel point qu’elle n’avait même pas remarqué la splendeur de ses appartements. La seule chose qu’elle avait remarqué était les armoires au nombre de trois.

Elle avait un peu peur que les armoires de l’appartement ne fussent trop petites pour sa garde de robe.
Elle passait d’un sujet à l’autre d’abord critiquant se maudit chambellan, puis les armoires trop petite, s’inquiétait du sort de ses chevaux, maudissant une malle qui refusait de s’ouvrir, et ensuite maudissant la même malle dont le couvercle lui avait coincé un doigt et même son père qui l’avait envoyé à Versailles, sans qui rien ne serrait arrivé !
Isabeau qui avait perdue le fil de ce que disait Anne rangeait au plus vite les robes, jupes, et jupons, les corsets, les chemises, les pantalons, les chausses, les bottes, et autres affaires et accessoires, pendant qu’Anne discourait et rangeait elle aussi de son coté.

Dans tous ce remue ménage on entendit distinctement des coups à la porte, ainsi qu’une petite voix demandant s’il l’on avait besoin de quelque chose.
Sur le coup de la colère Anne faillit se mettre à hurler qu’il y a une demi heure elle avait effectivement besoin d’aide mais que maintenant ce n’était plus vraiment la peine mais elle se retint car après tout se n’était certainement pas la faute de celui ou plutôt celle qui se trouvait derrière la porte.
Elle répondit du plus calmement qu’elle put :
« -Oui. Enter donc ! »

"Marie Lafontaine, j'espère être utile"

"Bien mademoiselle, j'y viellerais"

"J'ai ordre de faire le tour des appartements et de veillez que les invités de sa majeté ne manque de rien. J'espère de pas avoir failli à mon devoir, le château était fort grand et les tâches nombreuses, j'arrive souvent tard."